“Hi Barbie !” Vous avez sûrement dû entendre cette phrase de nombreuses fois ces derniers jours. Normal, elle est extraite de ce qui est sans doute le film de l’année 2023; n'en déplaise aux fans de Christopher Nolan ! En salle depuis le 19 juillet, Barbie est en train de battre tous les records. S’emparant de la première place du classement des meilleurs démarrages de l’année aux États-Unis, en France, le film réalise 359.889 entrées dès son premier jour. Même son de cloche sur les réseaux sociaux, où plusieurs internautes partagent leur total look rose pour aller admirer la réalisation de Greta Gerwig. Un phénomène pas très étonnant quand on connait toute la promotion dont a bénéficié le film. Entre les tapis roses foulés par Margot Robbie, qui pour l'occasion a revêtu des tenus historiques de la poupée, et les différentes collaborations - allant d’un menu Burger King à des pyjamas Zara -, tout est réuni pour enclencher le phénomène Barbie. Ajoutez à ça, des décors pharaoniques, une bande originale composée des plus grandes popstars du moment (Dua Lipa, Charli XCX, Billie Eilish), un message féministe et une critique du patriarcat.
Cependant je préfère vous prévenir, si vous vous attendez à un pamphlet féministe radical, passez votre chemin puisqu’on est en pleine superproduction hollywoodienne. Dans les coulisses, on retrouve la Warner Bros. et surtout Mattel qui opère un véritable coup de génie en figurant dans le film. Avec Barbie, le fabricant de jouet opte pour l’auto-dérision en coupant l’herbe sous le pied de tous ceux qui pourraient les accuser d’être une bande de vieux mecs blancs misogynes qui utilisent les rêves des petites filles pour s’en mettre plein les poches, puisque c’est exactement le rôle qu’ils jouent, et le public en rit, oubliant presque qu’il s’agit de la réalité. Pendant une heure et cinquante quatre minutes, on voit sur grand écran une sorte de pub géante de tout l’univers de la blonde californienne avec ses tenues, sa voiture ou encore sa maison. En cela, la comédie ne déroge pas à la règle de son industrie. À l’instar des films Marvel, les studios ont pour objectif d'engranger le plus d’argent possible et cela passe par les produits dérivés. Le cas d’école, Star Wars l’a déjà prouvé, puisque le merchandising de la franchise a rapporté plus d’argent que tous les épisodes réunis. On peut alors supposer ici que c’est peut-être ce trop plein de rose qui envahit nos rayons et nos espaces publics qui agace.
Au milieu de ce consumérisme bien américain, on retrouve une Margot Robbie, solaire et touchante, un Ryan Gosling à son apogée et une Greta Gerwig délivrant un scénario à la fois critique, drôle et touchant. Bien qu’ayant conscience de ce que représente Barbie, son empire financier et culturel, on ne peut pas s'empêcher d’être touchés par ses questionnements existentiels de femme. Greta Gerwig relève le pari de nous faire oublier le plastique pour nous montrer la profondeur du personnage. Une partie du public a bien conscience du malaise qui peut résider dans une machine à fric sur grand écran qui se nourrit de féminisme pour plus de gain. Pourtant lorsque Barbie exprime son mal être et ses angoisses, c’est le talent de Greta Gerwig qui opère et ce sont plusieurs femmes qui s’y reconnaissent. Et si cela peut être vu comme du “féminisme instagrammable”, il est considéré par les masculinistes et tout autre sexiste comme “une propagande anti-homme”, en témoigne les différentes réactions depuis la sortie du film. Barbie n’est pas une oeuvre indépendante qui s’adresse à un public déjà conquis à sa cause, mais à un grand public qui ne connait peut-être pas grand chose au féminisme. Finalement, peut-être qu’on devrait voir tout cela comme un échange de bons procèdés entre Greta Gerwig et Mattel. Ils se servent d’elle pour redorer leur image, elle se sert d’eux pour faire passer son message. En 2001, une autre blonde, Elle Woods, nous rappelait que le rose n’est pas qu’une couleur superficielle et girly dans le film La revanche d’une blonde, aujourd’hui Barbie nous le confirme.
🧠 Sources :
Barbie déjoue les stéréotypes et pose les vraies questions, Emilie Issart.
Economie de la rareté et merchandising: la stratégie marketing de l’empire Star Wars, Agathe Beaujon
Le marketing de Barbie est allé trop loin, Lucy Ford
Dolls through the Decades: A Journey from Stereotypes to Inclusive Representation, Ian Helms
🌍 ACTU POP 🌍
Depuis la fin de ce mois de juillet, Taylor Swift est devenue l’artiste féminine américaine ayant classé le plus d’albums numéro 1 des ventes. Un record de plus pour la chanteuse.
Britney Spears est de retour avec un featuring en compagnie de Will.i.am, “Mind your business”. Un titre dans lequel elle répond à l’acharnement des paparazzis et qui aurait été enregistré il y a quelques années.
Dans un post instagram, la journaliste Jenna Boulmedaïs dénonce les “agissements illégaux- même inhumains” de l’artiste Lomepal qui se retrouve accusé d’agressions sexuels.
Alors que Barbie cartonne en salle, Mattel prépare pas moins de 14 films tirés de ses marques. Polly Pocket et les voitures Hot Wheels seront les prochains à avoir leur adaptation.
L’artiste Doja Cat qui prépare son grand retour sur scène a perdu plus 187 mille abonnés sur son compte instagram. La cause ? La rappeuse ne souhaite pas que ses fans se nomment “kittenz”. Elle a également répondu à un admirateur qu’elle ne dirait pas à ses fans qu’elle les aime car elle ne les connait pas.
🪫En panne de reco ?
👀 Amoureux de télé-réalité, vous allez être gâtés puisque dans cette newsletter j’en ai 2 à vous conseiller. On commence par The Ultimatum : Queer Love disponible sur Netflix. On y retrouve des couples de femmes lesbiennes et de personnes non-binaires. À la suite de l’aventure, ils devront choisir entre se marier ou alors repartir seul.
Certains diraient que ce sont les Kardashian version musulmane, mais en réalité elles sont bien plus que ça. Les soeurs Sozahdah, sont 10 soeurs américaines et afghanes. Dans leur reality show disponible sur Disney +, on suit leurs aventures et leurs disputes des plus futiles aux plus sérieuses.
Dans Everything’s Trash, Phoebe Hill, podcasteuse issue de Brooklyn mène une vie à la fois pleine de rebondissements et chaotique tout en essayent d’aider son frère à se faire élire maire.
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